
Suite aux tristes évènements de St Aignan de fin Juillet, notre président se lance dans une guerre ouverte contre les gens du voyage, faisant l'amalgame du même coup entre gitans, tsiganes et roms. Pour rappelle, un "gitan" avait été abattu par un gendarme au terme d'une course poursuite, visant à l'arrêter. Suite à ce déplorable incident, la gendarmerie et le village de St Aignan avait été pris pour cible par la communauté manouche du proche. Quelques jours plus tard, notre président mettait en garde les gens du voyage, leur notifiant qu'ils renverraient les fauteurs de troubles dans leur pays ou les destituerait de la nationalité française. Ainsi sous couvert d'une politique sécuritaire, nous en sommes arrivés à livrer une bataille sans merci à des citoyens européens dont les gouvernements respectifs se complaisent dans une politique de l'autruche qui semble s'apparenter à du lèche "bottisme". Ce qui nous mène à la situation de ces derniers jours, où fustiger par nos voisins européens, notre gouvernement procède quand même chaque semaine à l'expulsion de centaines de Roms sous prétexte "de troubles à l'ordre public".
La semaine dernière un tribunal de Lille a annulé quatre arrêtés de reconduite à la frontière pris par la préfecture du nord de Roms. Selon un arrêt de 2009, l'occupation illégale d'un terrain communal ou privé ne constitue pas "une menace à l'ordre public". Les Roms récemment renvoyés de France n'étaient pas fiché par la police Française ou Roumaine! Les motifs invoqués pour ces rapatriements posent donc problème. Le gouvernement prévoit donc à plus ou moins court terme de déposer une demande d'amendement visant à élargir les possibilités d'exclusions des Roms.

Bien sur, aujourd'hui, j'ai honte quand je vois les titres de la presse international: "L'expulsion des Roms met la France dans le sillage du populiste de l'Italie.... car il met l'état de droit au services des impératifs des leaders politiques et non pas de l'égalité et de la justice" (El Pais). Trouw estime, sans appel, que le renvoi des Roms "est tout à fait contraire au principe européen d'égalité". Pire encore, the independent parle de "formule xénophobe et simpliste" et souligne le fait que "les français se laisse regrettablement manipuler"!
Triste non? Pour le pays dont la devise reste liberté, égalité, fraternité! Notre président remet en question "un des principes de base de l'UE: le droit des citoyens européens de s'établir où ils l'entendent dans le territoire de l'Union" (le Standard autrichien). Pour résumer, Freitag, l'hebdomadaire allemand, dit :"Toute l'action de Sarkozy n'est qu'un bluff politique" visant "à augmenter ses chances d'être réelu en 2012", "un coup médiatique à effet boomerang"! Et pour refermer cette parenthèse humiliante, la presse Française n'est pas en reste affirmant que "l'image dégradée de la France de Sarkozy n'est pas qu'une image" (Libération). Chapeau!
Cependant, certains hommes de foi, ont démontré en hébergeant des familles entières de Roms que ces derniers n'étaient pas si "ingérables" que ça et qu'il suffisait parfois seulement d'apprendre à les connaitre un peu. Avec l'aide de ses paroissiens, il réussi à leur donner environ 15 euros par jour contre un travail, une aide. Si de petits groupe ainsi organisés arrivent à de tels résultats, pourquoi notre gouvernement ne pourrait pas y parvenir. Malheureusement le monde dans lequel nous évoluons à de moins en moins visage humain et les égoïstes que nous sommes, utilisons bien de manière bien trop radicale la politique du coup de pied au cul!
Alors, après les avis tranchés des journalistes, après les interventions du Vatican et des prêtres français, c'est au comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'ONU et au comité de l'union européenne d'épingler les agissements de nos dirigeants. Bien entendu la France, ne peut pas être l'Eldorado (si l'on peut la qualifier ainsi même si j'en doute) espéré par tant, mais il faudrait sans doute réfléchir à des solutions pérennes et à un colossal travail en amont plutôt que de se jeter à corps perdu dans une guerre qui ne nous ressemble pas. Alors même si ya de quoi faire hurler le singe hurleur que je suis, je vais plutot me contenter d'espérer que notre président soit pénétrer par les voix de la sagesse et attendre que les choses se calment. Car L'affaire Woert/Betancourt étant oubliés, il n'y a plus de raison de "déporter" autant de monde pour détourner le regard des journalistes!
