mardi 1 juin 2010

On a retrouvé papi?


Il n'y a pas si longtemps de cela, nous assimilions l'homme de Néandertal à une sorte de brute épaisse n'ayant rien en commun avec nous ou nos ancêtres homos sapiens. Victimes de leurs corpulences robustes et massives, avec leur 90 kg et 1m65 de moyenne pour les mâles, ces êtres primitifs nous guident maintenant vers leurs véritables essences .
En effet, selon toute vraisemblance, ce "lointain" cousin n'avait pourtant rien de la brute dépeinte dans beaucoup de nos histoires: ces hommes enterraient leurs morts (les premières sépultures découvertes sont néandertaliennes), décoraient leurs grottes, ils vivaient au sein d'une structure familiale élargie, ils élaboraient des outillages complexes... Ces récentes découvertes nous amène donc à penser que l'homme de Néandertal n'était pas aussi proche de l'animalité, alors qu'au sein même de la communauté scientifique ils étaient étiquetés de cette réputation éhontée.
























Pendant plus de 200 000 ans, l'homme de Néandertal occupe l'Eurasie avant de disparaître pour on ne sait quelle raison, brusquement. Ici encore les avis divergent! En cherchant un peu vous pourrez trouver de tout dans ce débat qui reste ouvert aux discussions et controverses: Génocide orchestré par les homos sapiens, thèse d'adaptabilité climatique, aspiration de l'espèce par homo sapiens (accouplement entre ses deux espèces qui aurait peu à peu fait disparaitre leurs spécificité, car ses derniers étaient bien plus nombreux).... Cette dernière théorie prend d'ailleurs toute son importance aujourd'hui avec le décodage du génome néandertalien réalisé par les équipes du professeur Svante Pääbo, de l'institut Max-Planck en Allemagne.

Alors même si nous ne savons pas exactement comment l'homme de neandertal c'est éteint, nous savons depuis Mai 2010 que nous partageons une partie de notre patrimoine génétique avec lui, au alentour de 4%, en tout cas en ce qui concerne les eurasiens. Homo néanderthalensis et homo sapiens se seraient, selon Svante Pääbo, côtoyés au moyen-orient avant que le plus ancien disparaisse. On en est sûr, aujourd'hui, les deux espèces ont fait plus que se croiser et s'affronter. Des accouplements ont eu lieu, mêlant pour toujours leur histoire à la nôtre.

En comparant les séquences d'ADN de l'homme de Néandertal à celles d'un sud africain, d'un chinois, d'un français, un papou.... Svante a pu démontrer pour la première fois que certains d'entre nous descendent aussi de l'homme de Néandertal. Est-ce important? Certainement, si nous voulons savoir qui nous sommes! Alors j'accepte volontiers le fait de descendre de ce grand singe même si mon âme reste vraiment plus proche de celle d'un singe hurleur.




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